Au cœur du quartier Ordener, l’ambiance minérale héritée du passé militaire façonne encore les lieux. Dans cet environnement austère, le projet s’attache à réinscrire la nature comme une respiration, une évidence retrouvée au sein du futur conservatoire de musique et de danse de la ville de Senlis. La forme en U du bâti, déjà présente, dessine naturellement un jardin central, que nous imaginons comme un havre discret, presque secret, protégé du tumulte alentour. Cet îlot végétal, niché au cœur de l’îlot, se veut intime, enveloppant, pensé pour offrir une parenthèse de fraîcheur et de calme. Il deviendra un refuge face aux chaleurs urbaines, un espace de répit et de contemplation.

La palette végétale, minutieusement choisie, s’inscrit dans une logique territoriale, puisant dans les essences locales la diversité nécessaire à l’émergence d’ambiances sensibles. Les arbres existants, en bonne santé, seront naturellement conservés. Ils forment l’ossature vivante de ce jardin en devenir, témoignant d’une approche respectueuse du vivant et des ressources en place.

Ce jardin ne se contente pas d’être un lieu de passage ; il devient un lieu de vie. Il relie les différentes entrées du conservatoire, mais invite surtout à s’y arrêter, à s’y asseoir, à écouter. Grâce à la pente douce qui mène aux salles en rez-de-jardin, un amphithéâtre paysager vient se lover dans la cour, comme un théâtre naturel. Le visiteur, dès les premiers pas, est guidé par la topographie. Le sol l’attire vers le centre, vers ce creux végétal qui l’accueille, l’enveloppe, l’invite à la pause ou à l’émerveillement.

Ainsi, le jardin devient bien plus qu’un décor. Il est le cœur battant du lieu, un espace partagé entre mouvement et contemplation, entre art et nature.